jeudi 1 décembre 2016

François Bienvenu, inventeur physicien, 1758-1831

Avec cet article, j'attaque une courte série d'articles consacrés à ma propre famille maternelle. J'avais déjà partagé un carnet de croquis de broderies de mon arrière-arrière grand père Marie Armand Daniel Bienvenu, et je vais continuer à numériser tout ce qui est en ma possession.

François Bienvenu (1758-1831), gravure de Hesse, date inconnue, probablement années 1820.

Je vais ici parler de François Bienvenu, inventeur d'instruments scientifiques né en 1758 en Touraine et mort en 1831 à Paris. Contrairement à d'autres membres de ma famille il n'a pas laissé de traces tangibles (croquis, dessins, etc) de son passé ; il n'en reste pas moins un homme des Lumières au sens plein. Issu d'une famille de la bourgeoisie tourangelle aisée, il s'installe à Paris à la fin du XVIII° siècle en tant que fabriquant d'instruments scientifiques. Son magasin est situé au 18 rue de Rohan, le rez-de-chaussée comportant les ateliers, et l'étage servant à faire des démonstrations scientifiques à la bonne société gourmande de ce spectacle. Le magasin est d'ailleurs mentionné comme une des attractions parisiennes par un guide de 1787 : démonstration tous les mardi soirs!

Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, 1787 : présentation du magasin du Sieur Bienvenu.

Il s'illustre en 1784 en tant que co-inventeur, avec Launoy, du premier "hélicoptère" (machine volante capable de s'élever dans les airs grâce à la force mécanique). Bienvenu fait d'ailleurs une "large" publicité autour de la démonstration de cet instrument : annonces publiées dans le Mercure de France et le Courrier d'Avignon, mise en vente à prix d'or d'un fascicule dont la possession permet d'assister gratis à une (seule) représentation de l'appareil.

François Bienvenu, autodidacte, se voit refuser le titre nouvellement formalisé d'"ingénieur". Peut-être cela nuit-il à sa carrière, ou peut-être souhaite-t-il s'éloigner des troubles révolutionnaires ; toujours est-il que, fidèle là encore à l'esprit des Lumières, il voyage en Europe pour faire des démonstrations scientifiques "spectaculaires". On le retrouve notamment en Italie, sous le nom de Francisco Benvenuti, et en Espagne, sous le nom de Francisco Bienvenù.

Depuis Vicense, en Italie, il entre d'ailleurs en correspondance avec son contemporain Lavoisier, quelques semaines avant l'arrestation de celui-ci en 1793 :

Lettre adressée à Lavoisier par François Bienvenu en 1793.








Merci à Patrice Bret du CNRS qui m'a gentiment fourni ce document.

Voilà pour les aspects scientifiques de la vie de François Bienvenu. Pour ce qui est de sa vie privée, il épousa en 1786 Marie-Thérèse Pitay (1769-1853).

Marie Thérèse Pitay (1769-1853), date inconnue (le style place le portrait dans les années 1820)
 Ils n'ont pas eu d'enfants ensemble, mais François Bienvenu a adopté en 1827 une certaine Victoire (Caroline?) Bienvenu (peut être une fille naturelle). C'est de cette fille adoptive que descend ma famille.

Victoire Bienvenue (1797-1855), miniature sur ivoire, date et auteur inconnus (probablement vers 1810)

Le portrait, d'époque identique à celui de François et Marie-Thérèse mentionne "Caroline" : peut être un autre prénom de Victoire, car il n'y a pas d'autres enfants du couple à notre connaissance.
Vous trouverez ici un article complet et ultra documenté de Patrice Bret, chercheur au CNRS, consacré à François Bienvenu.