Histoire de changer un peu de type d'articles, voici un petit zoom sur ma collection de gants et sur leur bon usage selon la baronne Staffe (j'ai remis ci-dessous le texte de la baronne Staffe déjà recopié auparavant sur ce même blog) !
Le port des gants, pour les femmes, a été en usage jusque récemment : on ne sort (théoriquement) pas de chez soi sans chapeau ou sans gants jusque dans les années 1960. C'est une question de correction, et je dirais également que c'est une question d'esthétique (le port du gant évite d'avoir les mains bronzées par le soleil ou rougies par le froid!). Les gants de jour sont courts (au poignet), en peau souple, en laine ou en fil de coton ou de filoselle (un mélange de coton et des résidus de soie qui sert à crocheter des gants et des bas). Les gants de soirée sont longs (jusqu'au coude), très ajustés grâce à une série de boutons au niveau de l'avant-bras.
Gants de jours en peau crème, sans boutonnage, décorés d'un petit noeud.
Gants de jour en peau crème, avec boutonnage au poignet.
Gants de jour en coton blanc.
Gants de jour crochetés en fil, avec manchette large, en coton beige.
Gants de jour noirs, matière synthétique, boutonnage intérieur au poignet.
Gants de jour crochetés en fil blanc.
Gants de bal en fine peau blanche, avec boutonnage intérieur au poignet.
Gants de bébé en coton blanc fermés par des boutons pressions.
Voici ce que dit la baronne Staffe sur les gants (Le cabinet de toilette, 1892) :
Le Gant.
"La main doit être à l'aise dans le gant, sous peine d'y paraître courte et ramassée. Les doigts du gant seront aussi longs que les doigts de la main.
Les gants trop justes ne durent pas, ce qui est une considération économique : l'élégance vraie et la coquetterie bien entendue sont toujours d'accord avec la raison.
Les gants de chevreau font un usage bien meilleur et bien plus long si on sait les mettre pour la première fois. "C'est toute une science, " dit une femme charmante (1). Il faut avoir les mains parfaitement nettes, sèches et fraîches. Ne mettez jamais de gants quand vos mains sont humides ou trop chaudes. Pour la moiteur, il y a un moyen (indiqué plus haut (2) ) de la faire disparaître.
Enfoncez d'abord les quatre doigts, laissant le pouce en dehors et le poignet du gant retourné sur la main. Quand les doigts sont entrés entièrement, grâce à des mouvements doux de l'autre main, introduisez le pouce avec le plus grand soin, en appuyant le coude sur le genou (3). Ensuite rabattez le poignet du gant et boutonnez le second bouton, continuant ainsi jusqu'au bout. Revenez ensuite au premier bouton, vous verrez comme il se boutonnera facilement, sans craquer le chevreau, ce qui arrive si souvent quand on commence par le premier bouton. En outre, la boutonnière ne l'élargira pas, ce qui est de grande importance, si on veut être bien ganté jusqu'au dernier jour du gant.
Ne retirez jamais vos gants par l'extrémité des doigts, mais par le poignet. Ils se trouvent alors à l'envers, ce qui est excellent pour laisser s'évaporer l'humidité que la main a pu leur communiquer. Quand ils sont secs, on les remet à l'endroit, comme dit la vieille chanson de saint Éloi (4). -- Les gants qu'on n'a pas eu la précaution de faire sécher se rétrécissent et se remettent difficilement. Le chevreau craque au moindre effort, ce sont des gants perdus.
Les gants ne doivent pas être roulés l'un dans l'autre. Il faut les étendre, de toute leur longueur, dans la boîte ou le sachet parfumé. Les gants clairs sont couchés entre deux pièces de flanelle blanche pour les préserver du contact des gants sombres, qui pourraient déteindre sur eux.
On répare bien les gants de chevreau noir en mélangeant quelques gouttes de bonne encre noire dans une cuillère à thé d'huile d'olives. On applique à l'aide d'une plume ; on fait sécher au soleil. -- Les gants clairs se nettoient avec de la farine, s'ils ne sont que légèrement souillés. S'ils sont plus fortement salis, employez la neufaline (5), même pour le gant de Suède (6).
Lorsque vous achetez des gants, examinez bien les coutures. Si le fil tiré a formé des places blanches, n'acceptez pas des gants dont le chevreau se déchirerait aisément, qui ne feraient pas d'usage et qui vous ganteraient mal.
Les gants de laine ou de soie sont beaucoup plus chauds que les gants de peau. Pour les jours d'hiver trop rigoureux, on portera des gants fourrés ou des gants de laine par-dessus les gants de chevreau ou de Suède."
(1) : voilà ce que j'appelle une citation utile et précise.
(2) : voici la recette en question : " Pour donner aux mains la
sécheresse convenable, on en frottera l'intérieur, plusieurs fois par
jour, avec un linge imbibé de la préparation suivante : 70g d'eau de
Cologne, 15g de teinture de belladone".
(3) : pose très gracieuse, s'il en est, non?
(4) : mais que vient donc faire le roi Dagobert ici ;-) ?
(5) : la neufaline est un produit nettoyant, qui doit se rapprocher de l'Eau Écarlate actuelle!
(6) : gants de Suède = gants en suédine.
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